« En quelque circonstance que tu te retrouves,
demeure comme une île au milieu des vagues,
comme une montagne au milieu des nuages
. »

Sagesse druidique

La douceur et l’harmonie des couleurs, les formes souples, fluides, la symbolique de ces toiles, la chaleur, le charme mêlé à un soupçon de mélancolie pour certaines d’entre elles captent le regard tout en distillant une sensation de bien-être nostalgique où images et souvenirs de temps lointains affleurent agréablement à la surface. Doux et apaisants, sublimés, sont ces visages de femmes, ces paysages luxuriants que l’artiste célèbre par la grâce de sa sensibilité, de sa réceptivité, de sa fraîcheur, de sa tendresse aussi. Son expression propre est elle-même souriante, détendue, sereine, de cette sérénité qui sait, humble aussi parce que riche des enseignements de son expérience personnelle autant qu’artistique. De cette exposition toute en poésie, l’artiste plasticien n’attendra ni reconnaissance bruyante, ni consécration, ni non plus une notoriété bien tardive. A travers son heureuse rétrospective,  qui rassemble les œuvres de cinquante ans de carrière dans l’art pictural, il aura cette précieuse satisfaction de s’adresser aux plus jeunes, et surtout de leur transmettre sa passion du beau. Généreux, il nous aura aussi accueillis dans son univers lumineux, celui d’un artiste au talent avéré qui n’a plus rien à prouver, ses toiles sont là pour l’attester.

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Un hommage appuyé donc à l’artiste Akacha Talbi né en 1947, diplômé de l’Ecole des Beaux-arts, après avoir été tourneur ajusteur. Sa rencontre avec Ahmed Korteby qui l’initiera à la peinture sera à cet égard décisive pour la suite de son parcours artistique. Akacha Talbi réalisera plusieurs paysages de Biskra et de Bousâada qui lui ouvriront la porte de l’Union Nationale des Arts Plastiques à Alger où il rencontrera l’immense Mhamed Issiakhem. Il empruntera dès lors le chemin de l’art “qui n’est pas tout le temps rose ni de tout repos en matière d’union et d’acceptation du talent de l’autre”, dira l’artiste plasticien, et ce chemin-là, il ne le quittera plus. Akacha Talbi ne vivra pas de son art comme tant d’autres artistes, mais exercera le métier de professeur de dessin. Sans plus tarder, laissons place à l’artiste Akacha Talbi, à ses œuvres, et à ce qui s’est dit ici ou là, à travers la presse algérienne.

1- Akacha Talbi Bruit nocturne Peinture 32x24 1988 Artmajeur

Akacha Talbi, Bruit nocturne, Peinture 32×24 1988, Artmajeur

« Akacha Talbi opère son come-back, […] à la galerie Mohammed-Racim (1896-1975), où il avait exposé, il y a de cela cinquante ans (1967-2017) ! Aujourd’hui, il réapparaît ainsi dans son statut de “revenant” ! Non pour hanter l’ancien “cercle” de l’Union Nationale des Arts Plastiques (UNAP) de sa jeunesse ou de séduire les esprits, mais pour vulgariser son savoir-faire et partager l’antérieur d’un demi-siècle de lumière et de couleurs qu’il a intitulé “Rétrospective” ! Soit, une exposition dans le mode rétroactif d’une trajectoire pionnière dans la conception de “la peinture à l’huile c’est bien difficile, mais c’est bien plus beau que la peinture à l’eau !” comme cela se fredonne dans la comptine. »

2- ATLes deux amies pastel à l'huile 24x32@articité

Akacha Talbi, Les deux amies, Pastel à l’huile 24×32, articite.fr

« D’où une déchronologie qu’il opère  sur ses propres pas, où l’artiste récapitule son panorama d’images du temps, où il s’était fait une place dans le gotha de Salah Hioune, Lazhar Hakkar, Mohamed Nedjar, Nourredine Chegrane, Boualem Bencheikh, Ismaïl Samsom et tant d’autres “stars” de l’époque bénie des années 1960. Autant de repères qu’Akacha Talbi désire léguer à l’adresse des jeunes férus d’art, étant donné qu’il n’a jamais renoncé à son désir d’enseigner le beau. Très vite, ce bourgeon de graine d’artiste, qui a éclos au printemps de l’an 1947 à l’ancienne Maison-Carrée, recueille l’intérêt de Bachir Yellès Chaouche qui l’encouragea à s’inspirer de Dame nature qu’il flatta de ses pinceaux pour lui subtiliser le pastel, le fusain et la sanguine. […] »

3 Akacha Talbi Rencontre Peinture 32x24 1988 artmajeur

Akacha Talbi, Rencontre, Peinture 32×24 1988, artmajeur.com

« Pour le souvenir, le press-book d’Akacha Talbi luit de la lumière du 21 juillet 1969 qui avait éclairé l’Alger du premier Panaf (Festival panafricain), où l’instituteur qu’il était en 1967 avait délaissé son bâton de craie pour tremper son pinceau dans l’œuvre qui avait recueilli la critique de M’hamed Issiakhem (1928-1985) ! Et depuis, l’ascension d’Akacha Talbi l’éleva en 1970 vers l’exposition individuelle d’Alger. Ce qui faisait dire au poète Himoud Brahim, dit Momo : “Tu es plus qu’un Akacha, mais une ôokacha ! qui signifie une perle”, nous a confié notre interlocuteur. C’est dire qu’il était prédestiné à jouer dans la cour des grands, où il avait mêlé ses pinceaux à ceux du miniaturiste Mohammed Temmam, Bachir Yéllès Chaouche, Mohamed Z’mirli, Mustapha Adane et Ali Khodja. À noter qu’Akacha Talbi a inscrit ses initiales sur les cartes postales d’Algérie qu’il a fait voyager par monts et par vaux. »

4-Akacha Talbi L'aimée huile sur papier marouflé sur bois 24x16 @Artcité.fr

Akacha Talbi, L’aimée, huile sur papier marouflé sur bois 24×16, artcité.fr

« Cette exposition qui se veut contemporaine est un « melting-pot » de tous les genres qui vont du figuratif à l’art le plus abstrait avec ses techniques mixtes, ses atmosphères surréalistes à ceux plus réalistes, évoquant l’amour de la terre, le voyage, la danse, la musique, de chatoyants portraits de femmes du Sud, la représentation de paysages retraçant la cueillette des olives en Kabylie ou encore, le décor envoûtant de la baie d’Alger. A cela s’ajoute l’exposition de l’art de l’enluminure et de la miniature. Il y a lieu de noter que cette exposition de vernissage est organisée par l’établissement Art et Culture de la wilaya d’Alger. »

5- Akacha Talbi Parmi nous Peinture 24x16-2002 artmajeur (2)

Akacha Talbi, Parmi nous, Peinture 24×16 2002, artmajeur.com 

« L’exposition, qui est une vaste rétrospective de la carrière du peintre, donne à voir plusieurs œuvres récentes de l’artiste qui porte un intérêt particulier à la représentation imagée de la femme algérienne avec une série de portraits empreints d’impressionnisme, et d’une utilisation très fréquente de symboles qui font directement référence au patrimoine et à l’identité. Ainsi les titres de ces toiles comme « Les porteuses de couscous« , « Femmes« , « Entourée » ou encore « Un matin en  famille » sont autant d’œuvres qui renvoient parfois à l’univers de M’hamed Issiakhem, un géant de la peinture figurative algérienne dont  l’artiste semble s’être inspiré en travaillant certaines thématiques qui lui sont chères. »

6- Akacha Talbi L'élan de l'arbre 32x24 1986 @Artmajeur

Akacha Talbi, L’élan de l’arbre, 32×24 1986, artmajeur.com

« Dans une autre série de tableaux, Akacha Talbi expose quelques paysages de la côte qui attire par sa beauté lointaine avec son horizon et influence le trait du peintre. Par ailleurs, des thèmes des plus naturels et proches d’un réalisme qui est modelé par la seule sensibilité de l’artiste sont comme des arrêts sur image où s’est focalisé le regard du peintre, à l’instar de ces reproductions de paysages urbains, et de l’intérieur de mosquées dans un style rappelant aussi l’orientalisme, autre halte importante dans la carrière du peintre, lequel n’y adhère pas pour autant ou du moins complètement. »

7- Akacha Talbi L'harmonie des feuilles artmajeur.com

Akacha Talbi, L’harmonie des feuilles, artmajeur.com

« Le plasticien propose également des œuvres proches des calligraphies usant des symboles comme matière première ainsi que quelques portraits dédiés à la femme targuie, à l’imzad ainsi qu’au costume traditionnel targui[…]. » Sihem Oubraham

8- les mots Peinture 32x24 1986 artmajeur

Akacha Talbi, Les mots, Peinture 32×24 1986, artmajeur.com

« D’un trait fluide et avec une palette colorée, il peint la beauté de la femme algérienne, les paysages luxuriants et certains sites archéologiques. Le regard est en admiration devant les tons choisis. L’artiste affirme que sa palette est comme la musique.

9- Akacha Talbi Le souvenir pastel à l'huile 24x32 articité

Akacha Talbi, Le souvenir, Pastel à l’huile 24×32, articite.fr

C’est une harmonie de toutes les couleurs «A travers ce choix de couleur, j’essaye de faire ressortir l’authenticité. En fin de carrière, ce qui prime, c’est de faire la décantation, d’épurer les expériences de notre carrière et de revenir vers soi.» Akacha Talbi est un passionné du métier de peintre. Les techniques et les recettes les plus négligées l’intéressent ainsi que la restauration.

10-L'arbre-Peinture 32x24 1986 artmajeur

Akacha Talbi, L’arbre, Peinture 32×24, artmajeur.com

Il est considéré par ses pairs comme un créateur moderne avec en prime un goût prononcé pour le paysage et les motifs algériens. L’artiste affirme qu’il se remet constamment en question à chaque étape entamée, et ce, pour une quête normale. «Le regard de l’autre, dit-il, importe aussi bien que la création elle-même sans pour autant être tributaire de cette critique. »

Akacha Talbi Visite 2002 art majeur

Akacha Talbi, Visite, 2002, artmajeur.com

11- Akacha Talbi Malgré tout unis Peinture 24x16 2008 Artmajeur

Akacha Talbi, Malgré tout unis, Peinture 24×16, 2008, artmajeur.com

 

Sources et ressources

http://www.liberte-algerie.com

http://www.elmoudjahid.com

http://www.elwatan.com

Photo1: Akacha Talbi, Mitidja gardant un coin, 24×16 2008, artmajeur.com,

Photo2: L’artiste Akacha Talbi © Louhal Nourreddine / Liberté

En savoir plus  

http://www.artabus.com

Note des Belles Sources

Il devient bien difficile d’écrire et de publier un article sur les Belles Sources. Le blog ne semble en faire qu’à sa tête… Alors armons-nous à nouveau de patience, et surtout gardons toujours le sourire, c’est important le sourire. C’est une situation qui est d’autant plus « drôle » que j’ai moi-même du mal à me mobiliser pour écrire depuis quelques mois déjà…